lundi 24 octobre 2011


Les indicateurs de performance environnementale

L’homme vient de se rendre compte tardivement que « sa prospérité n’est plus limitée[1] par ses prouesses industrielles mais par son capital naturel ». Des actions diverses sont initiés par les différents acteurs de la sphère économique : des contraintes par des règlements gouvernementaux, des normes ISO par des ONBL, des campagnes de sensibilisation des consommateurs...etc. ; autant de raisons et de pressions sur les entreprises les incitant à revoir leurs plans d’affaires, puisque l’on ne peut plus se permettre de continuer de « liquider notre capital et de l’appeler revenue »[2].
Dans le coffre à outils que nous nous proposons de vous fournir dans ce blog, les IPE’s ou indicateurs de performance environnementale, sont incontournables. Nous les présenterons selon deux approches : celle du tableau de bord équilibré développé par Scott D.Johnson (1998), qui est un dérivé « vert » de celui de Kaplan & Norton. Et celle présenté par Azzone et Nocci (1996) qui développent les indicateurs selon un cadre intégré.
Dans son article : « Identification and selection of environmental performance Indicators : Application of the balanced scorecard approach [3] » : Johnson souligne que les mesures reliées à la conformité s’apparente à un regard vers l’arrière, et fait manquer à l’entreprise des occasions d’améliorer sa compétitivité. Dans l’analogie qu’il fait avec le tableau de bord de Kaplan & Norton, il ajoute à l’axe clients l’élément de meneurs d’enjeux tel que déjà mentionné par Atkinson et al.[4]  Mais plus spécifiquement encore, il cible les officiels et régulateurs, les organisations environnementales et les communautés avoisinantes. Pour intéresser les cadres de l’entreprise, les IPE doivent relier la performance environnementale aux performances financières.
Il a développé un tableau de bord générique, qui pourrait être adapté à toutes les industries. Il conseil de commencer avec des mesures qui sont accessibles, puis déterminer lesquels sont critiques et pertinentes, et insiste sur le fait que les mesures opérationnelles doivent être normalisées  pour permettre la comparabilité : par exemple le poids des émissions polluantes doit être donné en fonction des dollars de vente ou du nombre d’unités produites. En ce qui concerne le volet humain de l’application des IPE, il invite les différents départements à ne pas travailler en silo, et que les employés de l’équipe environnementale travail étroitement avec ceux de l’équipe opérationnelle, si l'on ajoute à cela des incitatif relies à l’attente des objectifs de ce tableau de bord ; la synergie n’en sera que plus forte.

Table 1 : tableau de bord environnemental équilibré (Johnson 1998).
Dans la deuxième approche présenté par Azzone et Nocci dans leur article : « Defining Environmental Performance Indicators : An Integrated Framework[5] », les auteurs choisissent comment point de départ de leur argumentaire : les limitations actuelles des rapports environnementaux et la nécessité de recourir aux IPE, pour à la fois : les soutenir et les évaluer.
 Les rapports environnementaux sont souvent considérés par leurs émetteurs comme une initiative louable visant à démontrer aux meneurs d’enjeux, les efforts consentis par l’entreprise pour se conformer à leurs souhaits d’une gestion plus éco-responsable. Des rapports de plusieurs dizaines de pages joliment élaborés et imprimés sur du papier recyclable, tentent vainement – pour un lecteur avertit- de prouver la bonne foi et la performance de leur « vertitude ». Le manque de clarté de ses rapports est dû à la complexité des questions environnementales et la difficulté de la mesure dans ce domaine, et pour certain le manque de bonne foi.
Le cadre préconisé par cette approche est constitué par : la politique environnementale, le système de gestion environnementale et enfin l’Écobilan. Chaque élément de ce cadre est relié à des Indicateurs de performance, d’où la notion d’intégration. Lors de la fixation de la politique environnementale, le gestionnaire peut s’aider en cela avec la liste élaborer par Michael [6]Brophy (1995), qui présente 25 axes de réflexion auxquels on peu attacher indicateurs qualitatifs. L’étude de l’impacte des activités de l’entreprise sur l’écosystème et les ressources naturelles est une étape postérieure à la formalisation de la politique, et permet d’identifier comment elle influencera tout ce qui est extérieur aux limites corporatives.
Le systéme de gestion environnementale corporatif doit indiquer l’importance relative des questions environnementales au sein de la haute direction et son niveau d’engagement ainsi que sa capacité à contrôler les risques qu’elle fait peser sur la planète. L’éco bilan lui permet d’évaluer les retombés écologiques des produits et des processus de production. L’article abonde en mesures qualitatives, physique ou quantitative économique (en dollars) qui s’applique au cadre déjà énoncé.
D’autres approches existent, mais il y n’en demeure pas moins qu’il y a deux choses sur lesquels s’accorde la majorité de ceux qui on traité du sujet : la difficulté de la mesure et de la délimitation des frontières corporatives quand il s’agit de traiter de la performance environnementale. 


Le mot de la fin
Bien que les outils proposés dans ce blog représentent de pistes de solution intéressantes pour gérer les coûts environnementaux et le problème d’externalités, des efforts supplémentaires sont demandés de toutes les parties prenantes (gouvernement, normalisateurs, organismes supranationaux, entreprises, société civil) afin de se rapprocher à un équilibre social qui est souhaité, mais difficile à atteindre.



[1] Natural capitalism  Par Paul Hawken,Amory B. Lovins,L. Hunter Lovins. 
[2] Ibid. 
[3] In Corporate Environmental strategy, Vol 5, n°4, 1998 
[4] A stakeholder approach to strategic performance measurement.Atknison,Waterhouse et Wells in SloanManagement review/spring 1997 
[5] in Business Strategy and the Environment, Vol. 5, 69-80 (1996) 
[6] Brophy, M. (1995) Review of UK environmental policies 1994-1995, Business and Environmental abstracts

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire