Tel que énoncé
précédemment : il nous semble important de fournir au lecteur des outils
qui pourront l’aider à mieux cerner les enjeux environnementaux dans une
perspective comptable. Cela passera d’abord par une présentation sommaire de la
comptabilité de management environnementale, et nous enchainerons par trois
outils qui sont le Life Cycle Costing, la chaîne de valeur élargie et pour
finir, les indicateurs de performance environnementaux.
EMA : Comptabilité de gestion environnementale
Christine Jasch définit l’EMA
comme[1] une
approche combinée qui permet grâce à des données provenant de la comptabilité
financière de management ainsi que les soldes des flux de matières;
d’augmenter l’efficience des ressources physiques et de diminuer
les risques et impactes environnementaux ainsi que les coûts de protection de
l’environnement. L’information relative aux soldes des flux de matières :
eau, énergie et matériaux, le tout calculé sur la base d’unités physiques est
un élément central de l’EMA.
Cette définition nous semble
d’autant plus pertinente, du fait quelle s’accorde avec la recommandation de
F.Birkin qui écrit que L’EMA ne doit pas devenir un système de
gestion parallèle à celui qui existe déjà, mais elle doit s’intégrer aux
processus existant[2],
car si tel n’est pas le cas elle ne ferait qu’encombrer une gestion
généralement déjà bien assez bureaucratisé.
Les principaux champs
d’application de l’EMA sont [3] :
- Évaluation des coûts/dépenses environnementaux annuels
- Les prix des produits
- Budgétisation
- Évaluation des investissements, calcul des options d'investissement
- Calcul des coûts et des économies des projets environnementaux.
- Conception et mise en œuvre des systèmes de gestion environnementale.
- évaluation des performances environnementales, les indicateurs et Benchmarking.
- Fixer des objectifs quantifiés de performance
- Production plus propre et projets d'éco conception.
- Divulgation de l’information sur le développement durable.
- D'autres rapports de données environnementales pour les agences statistiques et les autorités locales.
Le point de départ de l’EMA
comme toute comptabilité est l’identification des coûts et des revenues, sauf
que dans ce cas ces informations sont moins évidentes qu’en comptabilité
financière ou analytique et beaucoup de comptables ont du mal à les trouver.
Les coûts se divisent en quatre catégories : ceux encourus pour la
disposition des déchets et le traitement des émissions – les coûts liés à la
prévention et la gestion de l’environnement – la valeur des coûts d’achats des
déchets matériels – et finalement les coûts de production des extrants
Non-produit.
Les revenues quant eux se
résument aux subventions et récompenses ainsi que les revenues de la
disposition de déchets recyclables, ou la vente de l’énergie ou l’eau
traitée excédentaires produits on-site.
Les objectifs économiques et
environnementaux visés par l’entreprise coïncident au niveau
opérationnel : puisque en optimisant l’utilisation des ressources
physiques on économise de l’argent [4].
[1] C. Jasch, The use of Environmental Management Accounting (EMA) for identifying environmental costs Journal of Cleaner Production 11 (2003)
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